Monter en première ligne
Monter en première ligne est toujours un moment très éprouvant. Les soldats font le trajet jusqu'à la tranchée avec un paquetage d’une trentaine de kilos sur le dos, marchant en colonne, dans la boue parfois jusqu’aux genoux. Ils savent qu'ils vont y rester dix jours, dix longs jours ....
Le silence règne car l’ennemi peut être proche mais aussi personne n’a envie de parler, certains prient, d’autres sont perdus dans leurs pensées essayant de chasser la peur, la peur de ne pas revenir, la peur d’être blessé, ils imaginent la prochaine attaque en espérant être épargnés.
Survivre au front
La tranchée de première ligne est celle qui est la plus proche de l'ennemi, c'est un poste avancé de surveillance et détection mais aussi un lieu d'attaques par surprise. Pour les soldats c'est le pire endroit : mauvaises conditions de météo, de nourriture et d'hygiène et surtout la peur au ventre pendant dix jours ...
Pour avoir une idée de ce qu'ils ressentent, voici un extrait d'une lettre d'un soldat sur la Somme : "Il pleut, il fait froid ...
bombardement, les obus tombent très prés ... la tranchée s'éboule ... on s'enlise, il y a de la boue jusqu'au ventre ..."
Les combats
Le cantonnement
Témoignages de deux soldats de Saint Amand Magnazeix
Ces documents précieux nous plongent au cœur de la guerre vécue par ces deux hommes du village : Sébastien Planchon et Léonard Planchon, habitant tous deux le hameau de Varnat, cousins éloignés. Ces textes écrits dans les tranchées, rendent hommage à leur courage et à leur humanité.
Sébastien Planchon, cultivateur, est né en 1878 à Varnat. En 1914 il est rappelé aux armées et affecté au 90ème RIT, il a 38 ans. De 1914 à 1916 il participe à la campagne des Flandres puis aux offensives sur l'Aisne. Il est cité à l’ordre du régiment le 17 juillet 1916. Le 16 janvier 1917 il est affecté dans un régiment du génie, nommé caporal en novembre 2018, il est démobilisé le 10 février 1919, il 41 ans. Il revient à Saint Amand Magnazeix et reprend son activité de cultivateur à Varnat où Il décède en 1968 à 90 ans.
C’est dans la période 1914 à 1916 qu’il a rédigé ce carnet de guerre qui dépeint son quotidien, témoignage poignant écrit dans la tourmente et parfois sous les bombes à côté de ses camarades blessés, parfois décédés dont voici un extrait (orthographe identique à l'original) : " 25 octobre 1914, 3 heures du matin nous évacuons les tranchées … nous retournons à Reninghe ..... Dans le cimetière a cote de l’eglise, deux trous viennent d’ètre creusé pour enteré 2 mort des notre. Nous avons vu arrivé l’ennemi dans la direction du sud .... 11 heures abrité derriere un buisson, les obus éclatent à 200 m derriere la compagnie 112 obligé de se replier 1 mort, 4 blessés. Midi le feu se dirige vers nous, la mitraille balaye le terrain, je suis caché derrière un buisson et un saule couché à plain ventre par terre, le sac par-dessus. Les obus éclatent à 100 m de moi, les morceaux passent par-dessus ma tète, ils tombe à côté de moi. Qu’elle chance je ne suis pas ateint ! 1 h les obus pleuvent toujours sur la batterie d’artillerie française qui est à 80 mètres à notre gauche."
Pour consulter le carnet, cliquer sur l'image.
Léonard Planchon, cultivateur, est né en 1889. Il est appelé sous les drapeaux en 1910 , nommé caporal en 1911 puis sergent
en1912, envoyé dans la disponibilité le 25.9.1912. Il est mobilisé le 3.8.1914 au 138 ° RI de Magnac Laval. Blessé par éclat d’obus au coude le 22.9.1917 dans le secteur d’Auberive (Marne), il
refuse son évacuation.
Cité à l’ordre du régiment le 29.3.1918 : ‘’très bon sous-officier, dévoué, énergique et plein de sang-froid. A été à maintes reprises un excellent exemple pour ses hommes. Au front depuis le
début de la campagne.’’ Cité à l’ordre de la division le 29.11.1918 : ’’Sous-officier brave et courageux, s’est élancé avec sa section sur un nid de mitrailleuses vigoureusement défendu,
facilitant ainsi le mouvement de la compagnie voisine.’’. Croix de guerre avec étoile d’argent.
Il est démobilisé le 5.8.1919, revient à Saint Amand Magnazeix et reprend son activité d'agriculteur. Il décède en 1925 à 36 ans. C'est lors de la bataille de la Marne en 1914 qu'il rédige le
poème dédié au Fort de la Pompelle.
Pour consulter le poème, cliquer sur l'image.
Autre Témoignage : L'Historique des Régiments des soldats de Saint Amand Magnazeix
En 1919, le ministre des armées a demandé aux unités engagées dans le conflit d'établir l'historique de leur campagne 1914 - 1918. Le but était de glorifier les héros de "la grande guerre" et, dans un esprit de mission mémorielle, montrer l'exemple aux jeunes générations de soldats.
C'est ainsi que nous vous proposons ci-dessous l'historique des 3 régiments de Magnac Laval qui ont accueilli la plupart des soldats de Saint Amand
Magnazeix lors de la mobilisation : le 138°Régiment d'Infanterie, le 338° Régiment d'Infanterie et le 90° Régiment d'Infanterie Territoriale.
Ces livrets racontent les faits d'armes des régiments durant toute la campagne mais aussi, plus tragiquement, font le compte des hommes décédés ou blessés, c'est ainsi que pour le 90°RIT on note : 22 mois de front, 521 morts, 630 blessés. A la lecture de ces documents on suit, jour par jour, la vie de ces soldats au front et on réalise ce qu'ils ont enduré.
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SAINT AMAND MAGNAZEIX AUTREFOIS
stamandmagnazeixautrefois@gmail.com